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Thomas Fersen

Pièce montée des grands jours (2003)

01/01/2003

Avec Pièce montée des grands jours, Thomas Fersen a brusquement opté pour la poésie pâtissière : s’y retrouvent intacts ses qualités d’observation (« Cette blonde aux bras nus/ Si nus qu’elle éternue »), ses intérieurs zarbi (le Chat botté, où l’on vend des mules en reptile), et sa critique littérale (le croque-mort de Croque et son penchant naturel pour les nourritures terrestres…). S’y retrouvent également ses fidèles complices (Pierre Sangrã aux guitares, Cyrille Wambergue aux claviers, Alexandre Barcelona à l’accordéon, Norbert Lucarain à la batterie et Jean-Luc Arramy à la basse). Sur Rititi Ratata, édifiante histoire d’araignée dans l’harmonium , tous les protagonistes prennent le temps de laisser parler la musique, composant au final une singulière symphonie de poche qui sinue, s’insinue, sans jamais s’exténuer. D’ailleurs personne ici ne s’exténue : on paresse un peu (« Je suis désolé/Je n’ai que deux pieds »), on fait mine de s’énerver et de casser les jouets (Bambi), mais au final on romantise à donf’  (« pour zigouiller une poule, ben y faudrait que j’me saoule. »). Au mitan de l’album, on découvrira également une invitée de marque : Marie Trintignant, qui duettise avec Thomas sur Pièce montée des grands jours ; une histoire d’amour, d’évasion et de pâté en croûte. A notre connaissance personne n’a aussi bien chanté la quincaillerie, « les cheveux mayonnaise » ou les aigreurs d’estomac (« borborygmes »).

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